La création de l’atelier

Nous vous présentions au cours de la semaine passée l’époque de la Pêche à Terre-Neuve. Binic fut reconnu, d’ailleurs, comme l’un des principaux ports de pêche à Terre-Neuve français si ce n’est le premier au cours du 19ème siècle. En revanche, le début du 20ème marque un tournant tant sur le fond avec l’amorce de la fin de la Grande Pêche que sur la forme avec le développement des ateliers de salaison et de fumaison.

Connaissez-vous l'histoire du Grand Léjon ?

Nous sommes alors en 1930, les marins reviennent les cales pleines de morue que l’on conservait dans des barils de 200 kg. Sentant le filon, Louis Le Gonidec saisit l’opportunité et créé l’établissement de salaison fumaison en 1930. L’entreprise est d’abord située à proximité des greniers à sel et des salaisons Depincé et Verry. Quelques années après, on la retrouve Boulevard Leclerc (auparavant nommé « Boulevard des Vaches »), l’avenue principale qui marque l’entrée dans la ville de Binic-Etables-sur-mer depuis Pordic.

L'entrée du port de Binic et son phare
L'entrée du port de Binic et son phare Crédit : Alexandre LAMOUREUX

La Morue

Couteau trancheur et ligne à morue
Couteau trancheur et ligne à morue (c) Conseil général des Côtes-d'Armor Auteur : Guy Prigent

La morue arrivait fraîche sur le port, les marins l’emportaient alors au sein de l’atelier de salaison et de fumaison pour trancher le poisson sur « la guillotine », une sorte de couteau à pain que l’on fixait à un établi spécial. Nous reviendrons sur cette technique à l’occasion d’un prochain article dédié à la salaison et la morue. Avant cela, ils le faisaient à bord, désormais cela se passe dans les ateliers. L’activité principale de l’entreprise évolue entre la salaison de la morue et le fumage du hareng.

Le développement de l'activité

Au fil des années l’entreprise se développe et voit son activité marquée par la fin de la pêche à Terre-Neuve et l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. L’entreprise oriente alors ses efforts vers le maquereau et le hareng traités au cours de l’hiver et transformés en filet.

L’atelier de salaison fumaison est d’abord reconnu comme Le Grand Léjon en 1975, suite à sa reprise par M. Da Silva, un ancien salarié qui a décidé de reprendre l’entreprise. En 1990, M. Paturel rachète l’entreprise et créé la SARL LE GRAND LEJON.  

Depuis, l’entreprise a évolué et s’est déplacée dans la zone d’activité de Beaufeuillage en retrait de Binic sur la route principale entre Binic et Lantic. Les années 2000 marque le démarrage de la production de brandade de morue et de conserves de la mer (soupes de poissons, bisques, rillettes de poissons). 

Préparation du maquereau fumé

Le prochain article portera sur la salaison de poisson dans notre atelier depuis la création jusqu’à aujourd’hui. Nous maintenons notre volonté de contribuer à la préservation d’un savoir-faire historique. 

NB : Le Grand Léjon fait référence au phare qui marque l’entrée des bateaux dans la Baie de Saint-Brieuc. Il s’agit d’un phare emblématique connu des marins et des navigateurs des Côtes d’Armor. 

Le phare Le Grand Léjon

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